Normes SSI groupe électrogène
✅Mini-résumé : Repères normatifs pour l’alimentation électrique de sécurité en France
Deux normes sont essentielles pour garantir une alimentation électrique de secours fiable en France.
👉 La norme NF ISO 8528 définit les critères techniques pour concevoir et tester un groupe électrogène performant.
👉 La norme NF S 61-940 impose, elle, des règles strictes pour les groupes utilisés dans les systèmes de sécurité incendie (SSI).
En cas de panne, ces normes assurent que les équipements essentiels (désenfumage, alarmes, ascenseurs pompiers…) continuent de fonctionner en toute sécurité.
💡Pour être conforme, il faut notamment :
- Une autonomie minimale d’1 heure,
- Un démarrage automatique en moins de 15 secondes,
- Un suivi de maintenance régulier avec tests hebdomadaires.
En bref : installer un groupe électrogène de sécurité, ce n’est pas juste une question de puissance. C’est répondre à une obligation réglementaire pour garantir la sécurité des personnes et des bâtiments.
1. Deux textes complémentaires
Norme | Domaine couvert | Objets concernés | Points clés | Statut réglementaire |
NF ISO 8528 (série) | Groupes électrogènes à courant alternatif entraînés par moteurs à combustion interne | Gensets fixes ou mobiles jusqu’à ≈ 20 MW | – Classes d’application et de service (COP, PRP, ESP, LTP)- Essais et critères de performance (puissance, stabilité tension/fréquence, émissions acoustiques, vibrations)- Classes transitoires G1-G4 (partie 5)- Spécification et conception (partie 12) | Norme d’application volontaire mais citée par la plupart des CCTP, guides UTE C 13-200, etc. |
NF S 61-940 (06/2000) | Alimentations électriques de sécurité (AES) pour systèmes de sécurité incendie (SSI) | Blocs batteries, chargeurs, groupes électrogènes « source de sécurité » | – Définit les couples « Source Normal-Remplacement » et « Source de sécurité »- Autonomie minimale : 1 h (si non précisée)- Seuils de basculement 0,85 Un / 0.70 Un- Surveillance obligée (contacts défauts) vers CMSI (NF S 61-935)- Prescriptions spécifiques pour AES à batteries et pour groupes électrogènes de sécurité (renvoi à NF E 37-312) | Rendue d’application obligatoire par l’article EL 12 du Règlement de sécurité ERP et IGH |
2. NF ISO 8528 : la « boîte à outils » du fabricant de groupes électrogènes
La série comprend treize parties. Les plus utilisées :
- Partie 1 – vocabulaire, classes de puissance et profils de charge.
- Partie 5 – comportement transitoire ; quatre classes (G1 → G4) définissent les écarts maxi de tension/fréquence et les temps de rétablissement lors de paliers de charge.
- Partie 6 – méthodes d’essai de type et de réception.
- Partie 10 – mesurage du bruit aérien (méthode surface enveloppe).
- Partie 12 – questionnaire de spécification et règles de conception du groupe complet (moteur, alternateur, régulations, appareillages).
En France, les références « NF ISO 8528-x » signifient que le texte ISO a été repris sans modification nationale ; son respect garantit la compatibilité avec les guides UTE et les exigences des assureurs.
3. NF S 61-940 : la garantie d’une alimentation fiable pour les SSI
Issue de la famille NF S 61-9xx qui encadre les systèmes de sécurité incendie, la norme :
- Catégorise les AES
- AES à batteries d’accumulateurs (annexe A)
- AES constituée d’un groupe électrogène de sécurité (renvoi à NF E 37-312).
- AES à batteries d’accumulateurs (annexe A)
- Fixe les performances minimales
– Capacité à fournir le courant nominal en marche normale et en marche de sécurité.
– Limite d’ondulation : 15% crête-à-crête pour tensions continues. - Prescrit la surveillance
Deux informations (défaut source normale, défaut source sécurité) doivent être disponibles sur contacts inverseurs pour report vers l’Unité de Signalisation (US) du SSI. - Précise les conditions de commutation
Le basculement vers la source de sécurité doit intervenir lorsque la tension de la source normale passe au-dessous de 0,85 Un et revenir au-dessus de 0,70 Un sans oscillation. - Intègre les exigences réglementaires
L’article EL 12 du règlement ERP/IGH impose qu’« installations de sécurité (désenfumage, CMSI, ascenseurs pompiers, etc.) soient alimentées par une AES conforme à NF S 61-940 ». L’autonomie minimale est fixée à 1 h, sauf exigences plus sévères du cahier des charges.
4. Articulation des deux normes dans un projet
- Dimensionnement du groupe électrogène
– On applique la NF ISO 8528 pour définir la puissance PRP ou ESP, le niveau de performance transitoire requis (souvent G2 ou G3), la configuration du tableau de commande, les essais de réception. - Utilisation du groupe comme « source de sécurité »
– Si le groupe doit constituer l’AES d’un SSI, il doit en plus respecter NF S 61-940 : démarrage automatique ≤ 15 s (généralement exigé), autonomie carburant ≥ 1 h ou selon IT 246, report de défauts, etc. Le manuel d’entretien doit rappeler les cycles hebdomadaires de test réglementaires. - Hiérarchie réglementaire
– En cas de divergences, le règlement de sécurité incendie (articles EL, MS, CH) prévaut, puis la NF S 61-940. La NF ISO 8528 demeure la référence technique pour qualifier le matériel mais n’a pas de valeur coercitive vis-à-vis des autorités.
5. Bonnes pratiques de mise en conformité
- Inclure dans le CCTP SSI la mention explicite « AES conforme NF S 61-940 avec autonomie 1 h, capacité redondante 100% ».
- Exiger du fabricant du groupe les rapports d’essai ISO 8528-5 (transitoires) et ISO 8528-6 (endurance) pour la puissance retenue.
- Prévoir une supervision permanente des défauts AES via le CMSI (NF S 61-935) et un contrat de maintenance spécifique (tests mensuels, charge batterie, essai sous charge fictive).
- Vérifier la compatibilité électromagnétique et les régulations de tension/fréquence lorsqu’un onduleur (ASI) est interposé entre le groupe et certains équipements sensibles.
6. Conclusion
La NF ISO 8528 fournit le cadre international de conception et d’essai des groupes électrogènes ; la NF S 61-940 traduit, pour la France, les exigences de continuité de l’alimentation des dispositifs de sécurité incendie. Leur association garantit que l’énergie de secours sera à la fois performante (stabilité, tenue aux transitoires) et fiable dans la durée, conformément aux attentes des commissions de sécurité.
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